Dr Hurst - Avis Médical Indépendant

État Traitement de l’acné par la lumière UV
Date de production 29 novembre 2012
Nom du médecin Dr Lorne D. Hurst, dermatologie et chirurgie dermatologique

Avis médical indépendant

Je résumerai d’abord ma première lettre, envoyée à la suite de l’examen du dossier d’ACC de cet homme concernant le traitement de son acné par le rayonnement ultraviolet (UV), puis je répondrai aux questions particulières que vous avez posées dans votre lettre du 3 octobre 2012.

Ce monsieur présentait en effet un problème d’acné avant son enrôlement, et affirmait que cela ne le préoccupait pas outre mesure, mais un traitement lui a été offert/ordonné par l’armée. Des agents topiques lui ont été prescrits, mais je ne vois dans son dossier aucune mention que des antibiotiques oraux, tels que la tétracycline, lui auraient été fournis. J’ai relevé une note concernant la prise de 50 000 unités internationales de vitamine A pendant 30 jours. Il s’agissait d’un précurseur de la nouvelle norme de soins du traitement Accutane. Normalement, l’administration de vitamine A devait s’étendre sur une période minimale de quatre mois, plus souvent au moins sur une période de six mois.

L’homme affirme qu’un traitement par la lumière UV lui a été recommandé et qu’il a reçu l’ordre d’assister à ces séances. En l’absence d’amélioration, la fréquence et la durée des séances ont été augmentées. L’homme se souvient qu’une odeur émanait de sa peau lors des traitements prolongés. Je crois qu’il y a consensus sur le fait qu’il a reçu bien plus de 180 traitements en 18 mois.

Depuis 1996, un nombre croissant de lésions précancéreuses (kératoses actiniques) exigeant un traitement par cryothérapie, ainsi que de lésions cancéreuses (carcinomes basocellulaires) exigeant une excision chirurgicale sont apparues sur sa peau. Je crois comprendre qu’il a été indemnisé pour cette conséquence de son traitement par la lumière UV. Toutefois, depuis 2008, l’homme remarque que sa peau présente un vieillissement extrême et des bosses jaunâtres, soient des signes d’élastose solaire selon son dermatologue. Cela le préoccupe énormément. L’homme demande une révision aux fins d’indemnisation, car il trouve l’apparence de sa peau très perturbante : elle lui rappelle les dommages qu’il a subis et la probabilité qu’il ait perpétuellement besoin de traitements contre des lésions précancéreuses et cancéreuses. De plus, il craint de développer non pas des cancers de la peau relativement bénins, mais plutôt des mélanomes malins, potentiellement mortels.

J’ai rencontré cet homme le 21 novembre 2012 afin d’évaluer son souvenir des événements, et je lui ai fait un examen complet de la peau. Cela m’a permis d’ajouter de nombreux détails qui manquaient au dossier.

Je crois que l’homme a reçu sa luminothérapie aux UV à la caserne Fort Osborne. La durée des traitements a été accrue bien au-delà de 10 minutes [jusqu’à 40 min selon l’homme] un certain nombre de fois par mois. L’homme a décrit le dispositif comme une simple boîte à rayonnement UV dont deux petites portes étaient ouvertes pour permettre d’exposer le visage à la lumière [j’ai déjà vu l’un de ces appareils, et sa description est juste]. J’ai même déjà reçu un traitement au moyen de ce type d’appareil vers la fin des années 1960, et le médecin ouvrait les petites portes pendant une à trois minutes. Par le passé, j’ai discuté avec l’un des dermatologues les plus âgés, et ce dernier se souvenait de certains cas nécessitant une exposition de six minutes, mais ce traitement était rarement employé plus de deux fois par mois.

**La luminothérapie aux UV était courante au milieu des années 1960, mais elle était généralement employée comme traitement d’appoint avec des médicaments par prise orale comme la tétracycline / vitamine A, et non comme traitement unique. Par conséquent, je crois que la durée prolongée des traitements et leur fréquence mensuelle élevée pendant de nombreux mois n’étaient pas conformes à la norme de soins en vigueur à l’époque.

Vos prochaines questions portent sur l’élastose solaire et visent à déterminer si l’homme en est atteint ou non. Je commencerai par un préambule afin de souligner les différences entre le vieillissement cutané normal et le photovieillissement. Le vieillissement cutané se traduit par une diminution de l’épaisseur des trois couches de la peau (soit l’épiderme, le derme et l’hypoderme) accompagnée d’une perte d’élasticité et de pigmentation, résultant en une peau relâchée et pâle. On constate aussi une certaine diminution du nombre de cellules de Langerhans, et donc une diminution de la fonction immunitaire de la peau. Pour sa part, le photovieillissement entraîne la formation de zones atrophiques et hypertrophiques adjacentes, avec leur pigmentation accrue ou réduite associée, ce qui donne à la peau un aspect rugueux et tacheté. La peau est également parsemée de papules jaunes formées de tissus contenant de l’élastine inefficace, et le nombre de cellules de Langerhans chute considérablement, ce qui favorise l’apparition de lésions précancéreuses ou cancéreuses dans cette zone.

L’examen de l’homme a révélé un vieillissement normal de la peau pour le torse et les membres, ce qui suggère qu’il n’était pas du genre à s’exposer fréquemment au soleil. Quant à son visage, il affichait une combinaison frappante de relâchement cutané, de papules jaunes et de zones d’hyperpigmentation et d’hypopigmentation sur les côtés du cou, les joues, le nez et le front. La peau sous le menton était toutefois épargnée [une situation qui se produit dans les cas d’exposition à la lumière, d’après une source externe]. Je crois comprendre qu’il s’agit là d’élastose solaire, ou de dommages liés au photovieillissement. **Comme je ne constate pas de changements similaires sur le torse ou les membres de l’homme, j’en déduis que ces symptômes ont probablement été causés par son exposition à la lumière UV lors de son traitement répétitif et de longue durée contre l’acné.

En conclusion, je suis d’avis que l’exposition répétée et prolongée à la lumière UV qu’a subie l’homme dans le cadre de son traitement contre l’acné faciale a provoqué chez lui l’élastose solaire, laquelle lui rappelle constamment ce qui peut l’attendre à l’avenir.

Haut de la page